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mardi 21 novembre 2023

Syndicalisme en Martinique : Anne-Love Annery prend la succession de Bertrand Cambusy à la CSTM

Lors du 16e congrès de la Centrale Syndicale des Travailleurs Martiniquais (samedi 18 novembre), le secrétaire général Bertrand Cambusy a décidé de passer la main. Pour lui succéder, les militants à jour de leurs cotisations ont choisi Anne-Love Annery, une trentenaire qui promet de mettre son énergie et sa jeunesse au service de l’organisation. C’est une trentenaire qui est désormais à la tête de la CSTM (Centrale Syndicale des Travailleurs Martiniquais), à l’issue du 16e congrès de l’organisation, samedi 18 novembre 2023 au François. Bertrand Cambusy, jusque-là secrétaire général, a décidé de passer le témoin après 15 ans d’activité. Pour lui succéder, les quelque 100 militants présents lors de cette réunion, ont désigné Anne-Love Annery. Cette mère de famille, conductrice de bus sur le réseau "Sud Lib", se dit "déterminée" à poursuivre le travail de son prédécesseur, notamment auprès de la jeunesse. Guy Etienne

La Chambre Régionale des Comptes épingle la gestion de Laurella Rinçon à la tête du MACTe

Dans un rapport au vitriol, les magistrats de la Chambre Régionale des Comptes dressent le bilan d’une institution culturelle qui n’a jamais été en mesure de répondre à son ambition initiale, à savoir de faire de la Guadeloupe la capitale mondiale de la recherche sur la traite négrière et l’esclavage. De fait, quel que soit le domaine abordé, rien ne va au MACTe Les magistrats soulignent en premier lieu de graves irrégularités dans la gouvernance. A commencer par la composition du Conseil d‘administration, qui ne compte aucun représentant du personnel et qui de plus ne respecte pas les critères de parité. A cela s’ajoute l’absence d’un comité scientifique et d’un comité économique et social. Autant de vacances qui ont laissé le champ libre à l’ex directrice générale, Laurella Rincon, qui s’était arrogé, ou peu s’en faut, les pleins pouvoirs. De quoi expliquer sa rémunération, très largement supérieure à son grade de conservatrice du patrimoine de 5ème échelon. De quoi expliquer ses frais de taxis pour des déplacements entre son domicile et son lieu de travail, au total près de 85 000 euros. Coté financier, c’est la gabegie la plus totale. Officiellement, le Macte affiche en 2022 un résultat cumulé excédentaire de 5,4 millions d’euros. Après vérification par les magistrats, c’est tout l’inverse : le déficit dépasse en réalité les 2,5 millions d’euros. Les recettes d’exploitation ne représentent que 6 % de ses recettes totales. La tarification de la billetterie se fait à la tête du client et la régie présente de graves risques de détournements de fonds. Et cerise sur le gâteau, le Macte a oublié de percevoir le loyer du local occupé par le restaurant « L’intemporelle », à raison de 1 500 euros par mois. Les magistrats de la Chambre régionale des comptes abordent également le volet social de l’établissement. Un chapitre potentiellement explosif L’histoire récente du Macte est émaillée d’une succession de conflits de toutes sortes. Conflit entre le conseil d’administration et l’ex directrice générale, conflit entre le comptable public et le conseil régional et enfin conflit entre l’ex directrice générale et une partie des salariés. 11 d’entre eux ont exercé leur droit de retrait à deux reprises, entraînant la fermeture de l’établissement pendant 8 mois en 2021. Or le 16 mars dernier, le tribunal administratif a jugé que ce droit de retrait peut être considéré comme un abandon de poste. De fait, les magistrats de la Chambre Régionale des Comptes considèrent que le Macte est aujourd’hui parfaitement fondé à cesser de rémunérer les agents concernés, à poursuivre les procédures de licenciements à leur encontre et à obtenir le remboursement des salaires indus, soit la somme totale de 605 000 euros. E. Stimpfling

lundi 20 novembre 2023

Une association ultra-marine tend la main aux sans-abris

L'association RUDN (rapatriements des Ultramarins dans leurs départements natals) avait donné rendez-vous à ses membres à Paris, ce dimanche après-midi, afin de faire une maraude mobile et aller à la rencontre des sans-domicile fixes ultramarins de la capitale. Dans une ambiance conviviale, la dizaine de personnes qui avaient répondu présentes à l'invitation se sont mis en route dans un bel élan de solidarité. Nous les avons accompagnés. Le rendez-vous était fixé à 15h à Gare du Nord. Dans le froid parisien, par un ciel dégagé pour la circonstance, les membres de l’association RUDN (Rapatriements des UltraMarins dans leurs Départements Natals) après un petit chek-up des forces en présence, se sont mis en route sous les coups de 16h. Trois voitures sont mobilisées pleines de vivres (77 barquettes de repas, confiseries, eaux, café) vêtements chauds et quarante kits d’hygiène. Le trajet de la bande doit les conduire de Gare du Nord à porte de la villette. " Il faut regarder partout, dès qu’on voit quelqu’un, on s’arrête et on va à sa rencontre ", averti Bertrand Cologer, vice-président de l’association.
Les équipes en route et à l’affût, l’élan de solidarité débute. Premier arrêt, boulevard de Magenta. Là-bas, l’équipe va à la rencontre d’un premier SDF. Murielle Gossec, la présidente de l’association, lui donne sa barquette composée d’un repas, des bouteilles d’eaux, un verre de café et un kit d’hygiène. L’homme, d’environ une quarantaine d’années, semble touché par cet acte de solidarité. " Merci à vous, c’est important ce que vous faites ", glisse-t-il à Murielle. Samuel Piqueur

dimanche 19 novembre 2023

Compostage : tout est bon dans le poisson !

polynésie française
Du compost 100% bio, fabriqué au fenua… C’est ce que la société de Jean-Yves Saint-Maxent commercialise depuis peu. Un compost fait à partir de déchets de poissons et de copeaux de bois. Reportage. D’habitude, ils finissent au fond de l’eau. Ils, ce sont ces bacs entiers de déchets de poissons. Mais, grâce à Jean-Yves et son équipe, boyaux, arêtes, longes et nageoires ont une nouvelle vie. "Le poisson, c'est la matière première dans notre fabrication de compost, c'est la base. Actuellement, nous traitons 1,5 tonne par semaine sur une machine qui est encore en phase de réglage. Quand on sera parfaitement au point, ça sera 3 à 5 tonnes par semaine. Il est prévu ensuite une deuxième machine en début d'année prochaine donc on arrivera à 10 tonnes par semaine", explique Jean-Yves Saint-Maxent, responsable technique et administratif « TNB Water and compost » Une fois pesé, le bac prend la direction de Mataiea. C’est là-bas que Jean-Yves a installé son composteur rotatif, mais il manque encore un ingrédient essentiel. Le bois ou plutôt, les copeaux de bois. Sans ça, l’alchimie ne prend pas…"On a fait des tests pendant un an pour trouver le bon équilibre entre les déchets de poissons et végétaux, trouver les bonnes proportions, les bois qui conviennent (...) Une fois qu'on a trouvé une recette, on l'a fait tester par des agriculteurs, notamment les cultivateurs de vanille, les essais ont été concluants". Polynésie la 1ère (MLSF), Ismaël Tahiata et Sandro Ly

EN IMAGES. Jeux du Pacifique 2023 : une cérémonie d’ouverture riche en émotions fortes

Même si la compétition a commencé dans plusieurs disciplines, la cérémonie qui ouvre les Jeux du Pacifique de façon officielle reste un grand moment de fête et d’émotions en tous genres. Aperçu de l’événement qui a rempli ce dimanche soir le stade flambant neuf de Honiara, avec ses dix mille places. Et lancé l’édition 2023, forte d’environ cinq mille athlètes représentants 24 Etats et territoires de la région Pacifique.
Mathieu Ruiz Barraud

Guyane : le village Prospérité reçoit le prix Danielle Mitterrand pour sa lutte contre le projet CEOG

Le village Kali'na Prospérité reçoit ce prix, décerné chaque année à des acteurs de la société civile à l'origine d'initiatives démocratiques et solidaires. Ses habitants se battent depuis 2019 contre l'installation du projet de Centrale électrique de l'Ouest guyanais (CEOG) à côté de leurs habitations. Un coup de pouce pour communiquer sur leur lutte. Les habitants du village de Prospérité ont reçu le prix de la Fondation Danielle Mitterrand, dont la remise des prix aura lieu jeudi 23 novembre à Paris. Depuis 2013, cette fondation décerne un prix à des acteurs de la société civile à l'origine d'initiatives écologiques, démocratiques et solidaires qui contribuent "à une métamorphose radicale du monde". Les habitants de Prospérité luttent depuis 2019 contre l'installation du projet de Centrale électrique de l'Ouest guyanais (CEOG), dont ils refusent l'installation aux abords de leurs terres. Malgré une protestation qui n'a pas faibli depuis trois ans, les travaux de déboisement et de terrassement ont repris le 16 août dernier. Ce projet vise à approvisionner l'ouest de la Guyane en énergie grâce à l'énergie solaire et une unité de stockage à hydrogène. Pour ce faire, 78 hectares de forêt doivent être rasés pour son installation. Un "saccage" selon les villageois qui estiment que "leurs terres sont volées". Emma Chevaillier

Air Antilles bientôt de retour dans les airs, Air Guyane vers une reprise

Les dirigeants d'Air Antilles ont bon espoir de faire voler de nouveau les avions de la compagnie aérienne. Les dossiers ont été déposés. De son côté, la collectivité territoriale de Guyane accorde des délégations de service publique à trois compagnies. Les avions d’air Antilles sont en passe de redécoller. Ils étaient cloués au sol depuis la reprise de la compagnie, sauvée in extremis de la liquidation en septembre 2023. Le nouveau PDG, Jérôme Arnaud, espère une reprise de l’activité d’ici fin janvier 2024. Reste à recevoir le feu vert des autorités aériennes. Peut-être une fin du quasi-monopole d’air caraïbe sur les lignes Fort-de-France qui pourrait profiter à une baisse des prix. La décision est tombée jeudi 16 novembre en assemblée plénière de la collectivité territoriale de Guyane. Trois compagnies vont reprendre l’activité d’Air Guyane. Il s’agit de Guyane Fly, Van Air et Jet Airways qui se sont regroupées pour assurer la relève. L’ensemble des élus de la CTG a voté à l’unanimité pour accorder cette délégation de service publique d’urgence. Elle va durer 7 mois à partir du 4 décembre. Les trois entreprises se sont réunies afin d’obtenir toutes les compétences nécessaires pour obtenir cette DSP. Ce consortium d’entreprises a mis 7,7 millions d’euros sur la table. Si cette DSP va permettre de retrouver un retour à la normale au niveau aérien, il faut encore du travail pour désenclaver les communes isolées de Guyane. Le président de la CTG doit rencontrer le ministre des Transports, Clément Beaune, la semaine prochaine. Il doit lui présenter les revendications élaborées lors des "Assises du Désenclavement" qui ont eu lieu fin octobre à Sinnamary. Guadeloupe La 1ère et Guyane La 1ère

Football : le Golden Lion qualifié pour le 8e tour de la coupe de France, en battant la Samaritaine 1 à 0

Les Jopséphins ont remporté la finale de la coupe de France zone Martinique ce samedi 18 novembre 2023, en battant la Samaritaine 1 but à 0 au Stade Pierre Aliker de Dillon à Fort-de-France. Le Golden Lion est donc qualifié pour le 8e tour à domicile, face à l'AS-PTT de Dijon, une équipe de nationale 3. La rencontre est prévue au début du mois de décembre prochain. Alain Petit

L’agriculture biologique, un secteur qui attire les femmes

Àla Martinique les femmes ont toujours travaillé les terres. Dans le temps elles étaient surtout les aidantes de leurs conjoints. Aujourd’hui, les femmes de tous les âges trouvent une vocation dans le secteur agricole surtout dans la culture biologique. À Fonds Saint-Denis, ce mercredi 15 novembre 2023, Léon Tisgra, pionnier dans la culture biologique en Martinique, organisait une formation sur l’utilisation de l’outillage et des machines dans les champs de culture. Après des décennies à travailler les terres, il veut partager ses expériences avec les agriculteurs qui veulent se reconvertir dans le bio. Caroline Popovic

samedi 18 novembre 2023

Un réseau international de proxénétisme démantelé en Martinique

Après une garde à vue prolongée, 6 personnes soupçonnées de "proxénétisme aggravé en bande organisée, d’aide au séjour irrégulier, d’infractions à la législation sur les stupéfiants et de blanchiment" ont été entendues par un juge. À la suite de cette audition, 5 parmi ces individus ont été placés en détention provisoire ce 17 novembre 2023. Depuis le mois de mars dernier, les services de la brigade mobile de recherches (BMR) de la DTPN (Direction Territoriale de la Police Nationale) et du GIR (Groupe Interministériel de Recherche) enquêtaient sur un réseau de proxénétisme aux Terres Sainville à Fort-de-France. Près de 700 000 euros générés Selon le Parquet, "des individus faisaient venir des jeunes femmes originaires de la Dominique et d’Haïti pour exploiter leur prostitution et en tirer de substantiels profits estimés à 680 000 euros". 5 incarcérations provisoires et 2 immeubles saisis Les protagonistes de cette affaire ont été présentés au juge d’instruction ce 17 novembre 2023, avant d’être mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée, mais également pour aide au séjour irrégulier, infractions à la législation sur les stupéfiants et blanchiment". Le Parquet précise en outre, que "deux immeubles ont été saisis" dans le quartier. Cinq des six personnes mises en cause ont été placées en "détention provisoire". Guy Etienne

La banane Cavendish menacée en Outre-mer par une épidémie mondiale

La banane reste le quatrième aliment le plus consommé au monde, après le blé, le riz et le maïs, mais elle est aujourd'hui menacée. La variété Cavendish est attaquée par un champignon, le Fusarium Oxysporum Cubense Tropical Foc4. Il décime les plantations en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Les Antilles sont aussi menacées. Cette épidémie, n'est pas une première. C'est l'histoire de la Gross Michel disparue dans les années 60 qui se répète. Face à l'inconstance des acteurs économiques de l'époque, face à la menace qui plane maintenant sur la Cavendish, le professeur Gert Kema ne décolère pas. Depuis son bureau du laboratoire de phytopathologie, section Génie Agricole de l'Université de Wageningue aux Pays-Bas, il déclare : "quand la Gross Michel a disparu, la Cavendish n’a pas tout de suite été adoptée. Il a fallu 20 ans pour qu’elle s’impose (...) l'industrie l’a adoptée, car elle pousse sur des sols infestés (par le FOC 1 NDLR) sans aucun problème" Du point vu des industriels de l’époque, le problème était alors résolu. Personne n’a anticipé qu’il se produise la même chose pour la Cavendish. Les investissements nécessaires dans la recherche n’ont pas été faits, à l'inverse d'autres productions agricoles. Concernant le blé. 1200 gènes impliqués dans la résistance ont ainsi été identifiés. Pour la banane, cinq à peine sont connus. La maladie de la Cavendish est apparue à Taïwan en 1968. Puis, elle s'est propagée en Océanie, Asie, Moyen-Orient et en Afrique. En 2020, Mayotte est touchée par l'épidémie. Le champignon est dans le sol des plantations de Koungou, Poroani et Bouéni. En 2023, 22 pays sont confrontés au champignon et les Antilles sont menacées. Ce champignon, le Foc4, attaque les vaisseaux conducteurs de sève du bananier. Il provoque un jaunissement des feuilles, en commençant par les jeunes pousses. À l'intérieur du pseudo-tronc, les tissus se nécrosent. Systématiquement, le plant meurt. Le champignon se propage dans les eaux d'irrigation, de drainage ou de ruissellement. Il se déplace avec les particules de terre contaminées collées aux outils, aux chaussures, aux animaux et aux véhicules. Il voyage porté par les vents. Persistant dans les sols contaminés pendant plus de trente ans, il est une menace pour un grand nombre de variétés de bananes. La recherche envisage donc toutes les possibilités pour ralentir l'épidémie et donner à la science, le temps de trouver la parade. Comprendre le mal et le combattre, ce sont les objectifs que se sont fixés les membres de l'équipe du professeur Gert Kema. Emmanuel Gire

Un éducateur sportif antillais emprisonné pour avoir violé la fille de sa compagne à Villeneuve-Saint-Georges

Un homme de 35 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol incestueux et agression sexuelle sur mineur, a indiqué le parquet de Créteil à la presse locale. Les faits auraient commencé en 2017, quand la jeune fille était âgée de 10 ans, et auraient continué pendant plusieurs années. À plusieurs reprises, il a violé et agressé sexuellement sa belle-fille, mineure. D'après Le Parisien, un homme d'origine antillaise a été arrêté et incarcéré début novembre en région parisienne. Il a été mis en examen pour "viol incestueux sur mineur", "agression sexuelle sur mineur" et "corruption de mineur de 15 ans", a appris Actu Paris par le parquet de Créteil. Âgé de 35 ans et vivant à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), le prévenu travaille à la RATP. Sur son temps libre, il est aussi éducateur sportif dans le club de football de sa ville et s'occupait notamment des petits de 6 à 9 ans. Jusqu'à 20 ans de prison Il aurait fait subir le premier viol à sa belle-fille le 24 décembre 2017. Celle-ci n'était alors âgée que de 10 ans, raconte Le Parisien. Les agressions se sont ensuite multipliées les années qui ont suivi, jusqu'à ce qu'il soit démasqué. Après avoir appris la nouvelle de son arrestation, les dirigeants du Villeneuve Académie Football Club (VAFC) ont immédiatement radié le mis en cause. Une cellule de soutien psychologique a été ouverte pour les jeunes, les éducateurs et éducatrices et pour les parents. En attendant son procès, l'homme a été emprisonné. Il encourt jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle. Quentin Menu

jeudi 16 novembre 2023

Warren Zaïre-Emery : "C'est un plaisir d'être là"

Avant le départ des joueurs de l’équipe de France pour Nice, où ils doivent défier samedi Gibraltar en éliminatoire de l’Euro 2024, Warren Zaïre-Emery s’est présenté devant la presse. Le Martiniquais, qui pourrait rentrer dans l’histoire moderne des Bleus en devenant le plus jeune joueur à porter le maillot tricolore depuis Felix Vial en 1911, s’est montré très à l’aise pour sa première sortie médiatique. Après avoir expédié la conférence de presse de Dayot Upamecano débuté à 11 h 32, les journalistes présents dans l’amphithéâtre de Clairefontaine, n’avaient qu’une hâte : voir apparaître le petit nouveau, Warren Zaïre-Emery. Le milieu de terrain du PSG, qui impressionne son monde depuis le début de la saison, est tout aussi à l’aise balle au pied que devant les médias. À plusieurs reprises, il a martelé qu’il "ne se posait pas de question" et qu’il allait "jouer mon (son) jeu comme il savait le faire". Depuis le début du championnat de France, "le robot " (surnom donné par ses coéquipiers du PSG), est le nouveau joyau du football français. Sa première convocation en équipe de France, a accentué la "hype " qui se faisait déjà autour de lui. Les joues légèrement rouges, le Martiniquais semble avoir apprécié ses premiers pas en bleu. "C’est un plaisir d’être là, je suis très fier et content de représenter mon pays. [...] Il n’y a que des bons joueurs en équipe de France. Ils me donnent de bons conseils, ce sont de petits détails qui feront de grandes différences ". Warren Zaïre-Emery, tout comme Kylian Mbappé avant lui, semble avoir les pieds sur terre et cette lucidité qui caractérise les grands champions. Ainsi, en réponse à une question sur sa médiatisation grandissante, il a vite apporté une réponse qui en dit long sur l’état d’esprit du bonhomme. "Médiatiquement, je pense qu’il a un peu beaucoup autour de moi, fait-il savoir. C’est flatteur, je suis très content, (…) Hier, j'étais avec ma famille, et ils m’ont dit qu’on parlait beaucoup de moi, et eux-mêmes pensent que c’est trop. (…) Maintenant, c'est à vous de voir." Samuel Piqueur

La banane martiniquaise et ses ouvriers sont à nouveau exposés aux pesticides, selon un collectif d'ouvriers agricoles

Ils avaient déjà tiré la sirène d'alarme avec un communiqué en début de ce mois novembre, cette foi-ci c'est en assemblée que le "collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides" réitère ses révélations. Selon eux, la banane de Martinique et les ouvriers agricoles sont exposés au chlordécone, par l'eau qui sert à laver les bananes. Les exploitants agricoles sont prêts, s'il le faut, à modifier le traitement de cette eau. Le Collectif des Ouvriers Agricoles Contaminés (COAC) ne désarme pas et use de stratégie pour se faire entendre. Selon eux, la contamination au Chlorédecone continue dans les exploitations où l'on emballe la banane. Elle ne se fait pas par la diffusion du pesticide sur le fruit, mais par l'eau qui sert à le laver avant de l'emballer. Cette eau venant des rivières contaminées par la molécule expose les hommes et les fruits qui en sont en contact. Alain Petit

Transat Jacques Vabre 2023 : le regard porté de l’extérieur sur la Martinique est-il plus important que le nôtre ?

Àquoi nous sert vraiment la Transat Jacques Vabre ? Au-delà de l’exploit sportif indéniable accompli par ces valeureux navigateurs, dont un équipage martiniquais qu’il convient de saluer, la perplexité est de mise quant aux leçons que nous pouvons tirer de cet événement exceptionnel. Officiellement, l’objectif de la transatlantique à la voile entre Le Havre et Fort-de-France parrainée par une grande marque de café est d’attirer les regards sur notre destination en donnant une image positive de notre île afin de renforcer son attractivité. C’est, en résumé, le jargon technocratique utilisé par les dirigeants de notre politique touristique. Ne soyons pas si négatifs ! C’est vrai, cette compétition peut éveiller des vocations chez nos jeunes qui se destinent aux métiers diversifiés et à haute valeur ajoutée de la mer. Par exemple : réparateur de voiles, mécanicien bateau, designer, charpentier de marine, skipper. Et puis, le spectacle offert par ces navires dernier cri ne peut que susciter l’admiration de tous. Oui, et après ? Qui réalise la meilleure opération ? La Martinique, ou ce marchand de café ? En quoi l’augmentation temporaire du chiffre d’affaires de quelques hôtels, restaurants, loueurs de voitures et marchandes de souvenirs importés constitue un modèle à dupliquer ? Qui croit sérieusement que nous avons une expérience positive à pérenniser à partir de cet événement ? Un événement à fort potentiel commercial D’ailleurs, il est passé sous silence que l’expansion du café dans la Caraïbe a commencé sur une plantation du Prêcheur du fait de l’opiniâtreté du chevalier De Clieu dans les années 1720. La lumière aurait pu être jetée sur cette ville. Une fois les coursiers et leurs accompagnateurs repartis, ne serait-il pas opportun de lancer une réflexion sur le type d’événements porteurs que nous pouvons créer nous-mêmes ? L’autonomie ou l’émancipation économique suppose aussi de reconsidérer les injonctions d’entités extérieures qui prétendent nous dicter ce qui serait bon pour nous. Est-il politiquement soutenable et moralement acceptable que l’image de notre pays et sa visibilité internationale soient formatées par des organisations qui ne sont pas responsables devant nous ? Jean-Marc Party