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jeudi 16 novembre 2023

Transat Jacques Vabre 2023 : le regard porté de l’extérieur sur la Martinique est-il plus important que le nôtre ?

Àquoi nous sert vraiment la Transat Jacques Vabre ? Au-delà de l’exploit sportif indéniable accompli par ces valeureux navigateurs, dont un équipage martiniquais qu’il convient de saluer, la perplexité est de mise quant aux leçons que nous pouvons tirer de cet événement exceptionnel. Officiellement, l’objectif de la transatlantique à la voile entre Le Havre et Fort-de-France parrainée par une grande marque de café est d’attirer les regards sur notre destination en donnant une image positive de notre île afin de renforcer son attractivité. C’est, en résumé, le jargon technocratique utilisé par les dirigeants de notre politique touristique. Ne soyons pas si négatifs ! C’est vrai, cette compétition peut éveiller des vocations chez nos jeunes qui se destinent aux métiers diversifiés et à haute valeur ajoutée de la mer. Par exemple : réparateur de voiles, mécanicien bateau, designer, charpentier de marine, skipper. Et puis, le spectacle offert par ces navires dernier cri ne peut que susciter l’admiration de tous. Oui, et après ? Qui réalise la meilleure opération ? La Martinique, ou ce marchand de café ? En quoi l’augmentation temporaire du chiffre d’affaires de quelques hôtels, restaurants, loueurs de voitures et marchandes de souvenirs importés constitue un modèle à dupliquer ? Qui croit sérieusement que nous avons une expérience positive à pérenniser à partir de cet événement ? Un événement à fort potentiel commercial D’ailleurs, il est passé sous silence que l’expansion du café dans la Caraïbe a commencé sur une plantation du Prêcheur du fait de l’opiniâtreté du chevalier De Clieu dans les années 1720. La lumière aurait pu être jetée sur cette ville. Une fois les coursiers et leurs accompagnateurs repartis, ne serait-il pas opportun de lancer une réflexion sur le type d’événements porteurs que nous pouvons créer nous-mêmes ? L’autonomie ou l’émancipation économique suppose aussi de reconsidérer les injonctions d’entités extérieures qui prétendent nous dicter ce qui serait bon pour nous. Est-il politiquement soutenable et moralement acceptable que l’image de notre pays et sa visibilité internationale soient formatées par des organisations qui ne sont pas responsables devant nous ? Jean-Marc Party

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