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dimanche 31 décembre 2023
INSOLITE. Il plonge dans la mer pour échapper à un contrôle de police
Un contrevenant a risqué la noyade pour éviter un contrôle de Police, mercredi dernier, à Pointe-à-Pitre. Quand il a vu les agents, postés dans le secteur de Dubouchage, il est sorti de son véhicule et a plongé dans la mer. Il a été interpelé une centaine de mètres plus loin. L’homme conduisait sans ceinture de sécurité et avait ce qui semble être du cannabis en sa possession.
Un ressortissant Dominiquais a nagé sur une centaine de mètres, entre le secteur de Dubouchage et le littoral bordant la Mémorial Acte, à Pointe-à-Pitre, afin d’échapper à un contrôle routier à l’initiative de la police nationale ; c’était mercredi dernier (27 décembre 2023).
Les agents de la compagnie départementale d’intervention (CDI) étaient postés non loin du collège Nestor de Kermadec, quand ils ont repéré un homme au volant d’une voiture, sans ceinture de sécurité et fumant un joint.
C’est alors que l’individu est sorti de son véhicule et a pris la direction d’un ponton donnant sur le plan d’eau de la Darse. Poursuivi par les fonctionnaires, il a plongé et s’est éloigné à la nage, en direction du Mémorial Acte. À pied, les policiers l’ont suivi, en logeant le rivage. Une « course-poursuite » originale, durant laquelle le mis en cause a tenté de regagner le bord à trois reprises, puis s’est ravisé en plongeant à nouveau, pour ne pas être pris.
Arrivé au niveau du Centre caribéen d'expressions et de mémoire de la Traite et de l'Esclavage, épuisé, il a fini par appeler ses poursuivants à l’aide.
Il a fallu qu’un agent se dévoue et rejoigne l’homme dans l’eau, après s’être délesté de ses équipements. L’interpellation a donc eu lieu dans la mer ; les deux principaux protagonistes de cette opération, policier et fuyard, en étaient quittes pour un bon bain !
Ce dernier était en possession d'une sacoche contenant un pochon de produit s’apparentant à de l'herbe de cannabis, ainsi qu'un permis de conduire dominiquais. L'individu était connu des services de police et son permis invalide.
Police nationale de la Guadeloupe
La scène a été filmée (©Police nationale de la Guadeloupe) :
Nadine Fadel •
samedi 30 décembre 2023
Bombay, Dantu, Duffy... Ce que l'on sait sur les sangs rares plus présents Outre-mer
On entend souvent parler des groupes sanguins A, B, et O, mais il en existe en réalité beaucoup plus. On compte en effet plus de 250 sangs rares en France, et les Ultramarins ont plus de chances d'être porteuses de ce trésor qui peut sauver des vies. Retrouvez notre article publié en octobre dernier.
Bombay, Dantu, Duffy... Non, il ne s'agit pas de nouveaux chanteurs de dancehall à la mode, mais de sangs rares ! Car il n'existe pas que le système ABO avec le rhésus positif ou négatif.
En France, un groupe sanguin est dit "rare" lorsque moins de 4 personnes sur 1.000 le possèdent dans la population et qu'il n'existe pas d'autres groupes sanguins compatibles pour transfuser les patients concernés, selon l'Établissement français du sang (EFS).
700.000 personnes sont porteuses de sang rare en France, mais si vous êtes originaires des Caraïbes (Martinique, Guadeloupe, Guyane), de l’océan Indien (Réunion, Mayotte) ou du Pacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna), vous avez plus de chances d'être concernés !
"Il y a une véritable géographie des groupes sanguins", explique à Outre-mer la 1ère le professeur Jacques Chiaroni, directeur de l'antenne de l'EFS en Provence-Alpes-Côte d'azur et Corse, et spécialiste de la question. Il nous donne ainsi l'exemple du groupe Duffy négatif "présent à une fréquence de 70 à 100% dans les populations d'ancestralité africaine [qu'on va retrouver dans les Caraïbes, à La Réunion, à Mayotte]. Il est inexistant en dehors de l'Afrique."
Dans une moindre mesure, la Polynésie a aussi des groupes sanguins rares comme le Gerbich négatif que l'on "retrouve à hauteur de 2 à 3 % - ce qui est déjà pas mal sachant qu'on est à moins de 4 pour 1.000 ailleurs".
D'où vient cette "géographie" des sangs rares ?
Le professeur Chiaroni explique cette "géographie" des sangs rares par l'évolution génétique et le fait que l'Homme s'est adapté à son milieu, à travers les âges et les migrations.
"C'est de la sélection naturelle qui a fait qu'au fil du temps il y a eu une exposition à un facteur comme le paludisme, comme le choléra... qui ont fait que certains groupes sanguins sont plus résistants vis-à-vis de ces pathologies, détaille-t-il. Ceux qui n'avaient pas ce groupe sanguin sont morts, ceux qui avaient ce groupe sanguin ont survécu. Au fil du temps, la fréquence de ces groupes sanguins de génération en génération a pris une place plus importante."
C'est le cas du Duffy négatif en Afrique qui "permet d'échapper à une forme de paludisme", et que l'on retrouve dans les Antilles et en Guyane du fait de l'histoire de la traite des Noirs. "Dans la région polynésienne, on va retrouver des groupes sanguins comme le Gerbich, et là encore c'est pour échapper au paludisme", ajoute le spécialiste.
La spécificité des Afro-descendants
Chaque sang sera considéré comme plus ou moins rare selon l'endroit où l'on est. Le professeur donne ainsi l'exemple d'un Européen qui a un rhésus négatif : s'il va vivre en Chine, il sera "intransfusable là-bas, car le rhésus négatif n'existe quasiment pas" dans ce pays.
Il existe cependant des populations plus exposées que les autres : c'est le cas des Afro-descendants. "Pour une raison simple, c'est que l'origine de l'homme moderne est africaine et la population africaine a 200 à 250.000 ans d'histoire, et elle a eu le temps d'accumuler cette diversité génétique et de produire tous ces groupes sanguins différents, retrace-t-il. On est sorti d'Afrique il n'y a que 60.000 ans, donc avec un seul morceau de cette diversité africaine qui a peuplé le reste de la planète."
Le problème, c'est que ces populations qui vivent ailleurs que sur le continent africain "sont plus exposées à ce risque de ne pas trouver la poche de sang pour les transfuser". Car un porteur de sang rare ne peut recevoir que ce même sang et aucun autre. D'où l'importance aussi de le donner.
Comment savoir si l'on a un sang rare ?
C'est d'ailleurs en donnant son sang que vous saurez si vous êtes porteur d'un sang rare. En France, l'EFS demande d'ailleurs l'origine géographique à tout nouveau donneur et si celui-ci vient par exemple des Outre-mer, des analyses complémentaires sont réalisées. S'il s'avère que son groupe est rare, l'EFS le recontactera "pour lui dire à quel point son sang est extrêmement précieux de façon à pouvoir le fidéliser vis-à-vis du don".
Par ailleurs, les poches de sang rare sont conservées de façon différente : alors que les dons classiques ABO sont gardés 42 jours dans la plupart des cas, dans le cas d'un "sang extrêmement précieux, la poche sera congelée à – 80 degrés de façon à pouvoir l'utiliser au moins 30 ans".
Julie Postollec avec Emma Jaconelli et Tessa Graumann • Publié le 30 décembre 2023 à 13h24
vendredi 29 décembre 2023
Les Boucans de la Baie : comment s'y rendre ?
Le 30 décembre 2023, la foule est attendue à Fort-de-France pour les spectacles des Boucans de la Baie. Pour faciliter la circulation et rendre l'expérience plus sereine, un système de stationnement gratuit et des navettes maritimes et routières sont à disposition du public.
Le stationnement est gratuit au stade Pierre Aliker à Dillon et dans les parkings du TCSP (transport collectif en site propre) à Carrère et à Mahault au Lamentin.
Au stade Pierre Aliker, les navettes sont mises à disposition pour transférer le public vers le centre-ville de Fort-de-France.
Un tarif spécial de 2 euros aller/retour est proposé pour la navette depuis Dillon, sur les lignes A et B du BHNS (Bus à Haut niveau de Service) depuis Mahault et Carrère et les bus de Martinique Transport.
Les rotations commencent à 17h et terminent à 23h45.
Par voie maritime, Transport Transrade propose des rotations entre Fort-de-France, le bourg des Trois-Ilets et La Pointe du Bout. Le dernier départ est programmé à 22h30.
Il y a 3 parkings gratuits pour les motos dans le centre-ville.
Les 6 stationnements payants à Fort-de-France seront ouverts.
Pour obtenir un stationnement handicapé, il faut chercher un laissez-passer à la mairie de Fort-de-France.
Caroline Popovic
La Guadeloupe continue de se dépeupler et compte désormais 384 315 habitants
384 315 habitants en Guadeloupe au 1er janvier 2023. C’est le résultat du recensement publié ce jeudi matin par l’INSEE. Et ce n’est plus une surprise, la Guadeloupe continue de perdre des résidents au fil des années. Si certaines communes gagnent des habitants, globalement la tendance est à la baisse.
Depuis 2015, la population de l’archipel diminue en moyenne de 0,6% par an, ce qui équivaut à 13 700 habitants en moins en 6 années. C'est l’équivalent de la commune de Pointe-à-Pitre.
Avec l’île sœur de la Martinique, ce sont les seules régions de France qui observent une diminution sur cette période.
Seules 5 communes voient leur nombre d’habitants gonfler. Après avoir baissé entre 2010 et 2015, la population de Saint-Claude, Goyave et Saint-Louis augmente entre 2015 et 2021. La commune du Moule gagne également quelques habitants (+0,2 % par an en moyenne entre 2015 et 2021).
Le Lamentin est le territoire qui observe la hausse la plus significative avec près de 2 400 habitants en plus. La commune bénéficie notamment de la proximité de la zone industrielle de Jarry, considérée comme le poumon économique de la Guadeloupe.
La croissance de la population de Petit-Bourg et du Gosier se stabilise sur les cinq dernières années (+0,1 %) après une augmentation entre 2010 et 2015 (respectivement +0,8 % et +0,6 % en moyenne annuelle).
Toutes les autres communes sont en revanche petit à petit désertées par la population. Parmi les plus durement touchées, on retrouve Sainte-Rose (- 2 269 habitants), Morne-à-l’Eau (-1 509 habitants), Pointe-à-Pitre (-1 857 habitants), Saint-François (-837 habitants) et la ville des Abymes qui accuse une perte de 3 188 habitants sur la période et compte désormais 52 118 habitants.
Un repli démographique qui confirme les tendances observées depuis 2010 et qui semble s’accélérer au fil des années, en raison notamment du départ des jeunes générations pour des études supérieures ou trouver un emploi, ou du recul des naissances sur l’archipel.
Alexandre Houda
Phénomène météorologique dans la baie de Fort-de-France : quelle différence entre trombe marine et tornade ?
Une trombe marine dans la baie de Fort-de-France filmée par des témoins mercredi 27 décembre suscite beaucoup d'intérêt. Ce phénomène exceptionnel est le résultat de la présence de plusieurs éléments météorologiques.
Selon les spécialistes, les trombes marines, comme les tornades, se forment dans un contexte atmosphérique instable, notamment quand l’air près de la surface de la mer ou de la terre, réchauffé par le soleil et par les courants d’air humide, rencontre de l’air froid en altitude.
Ces trombes se forment quand de l'air frais se déplace au-dessus des eaux plus chaudes.
Au contact, les deux courants d’air s’enroulent pour produire un effet de toupie.
Sur l'eau, une grande zone sombre et circulaire. Des bandes spirales claires se développent autour de la tache.
Ce phénomène se déplace du sud-ouest vers le nord-est. Il ne dure pas longtemps.
Les tornades sont plus puissantes
Une tornade n'est pas toujours formée d'un "entonnoir nuageux" complet. Il est fréquent qu'une excroissance à la base du nuage soit visible, mais que sur la partie basse de la tornade, seul le buisson de débris soit visible.
Les tornades peuvent se former sur terre bien sûr, mais également sur une étendue d'eau comme un lac ou l'océan.
Les tornades sont classées d’après l’échelle Fujita créée en 1981 par le physicien japonais Tetsuya FUJITA. Cette échelle comporte 6 degrés de F0 à F5 selon la vitesse approximative des vents et les dommages causés par les tornades.
Selon cette échelle, la trombe marine dans la baie de Fort-de-France avait un coefficient de F0 avec des vents légers inférieurs à 115km/h. Le phénomène n’a pas généré de dégâts.
Cette catégorie concerne 28% des phénomènes enregistrés.
À Fort-de-France, la trombe marine s’est éteinte rapidement après avoir froissé la mer et levé quelques feuilles de tôle qui traînaient par terre.
Les tornades sont plus fréquentes aux États-Unis, dans le centre de l’Amérique du Nord, à l’est des Rocheuses. On parle de "chemin des tornades" dans l’Oklahoma, le Nebraska, le Kansas et le Missouri.
Les tornades ont été enregistrées en Australie, au Japon, au nord de l’Inde, au Bangladesh, aux Iles Britanniques et en Afrique du Sud.
Caroline Popovic
dimanche 24 décembre 2023
Assassinat du président haïtien : un ex-militaire colombien plaide coupable
Un ancien militaire colombien a plaidé coupable vendredi devant la justice fédérale américaine de conspiration en vue d'assassiner le président haïtien Jovenel Moïse, abattu en 2021 à Port-au-Prince.
Mario Antonio Palacios, 45 ans, a plaidé coupable devant le tribunal fédéral de Miami après avoir conclu un accord de coopération avec l'accusation.
Jusqu'à cet accord de plaider coupable, il avait nié pendant des mois avoir eu le moindre rôle dans l'assassinat de l'ancien président.
Le 7 juillet 2021, Jovenel Moïse avait été tué par balle dans sa résidence privée à l'âge de 53 ans, par un commando de plus de 20 personnes, principalement des mercenaires colombiens, sans que ses gardes n'interviennent.
D'après l'acte d'accusation, M. Palacios est entré chez le président en compagnie des mercenaires et a volé argent et bijoux.
Le parquet considère cependant que l'accusé n'a joué qu'un rôle mineur dans la conspiration et qu'il n'avait aucun pouvoir de décision au sein du groupe.
Son avocat, Alfredo Izaguirre, l'a présenté comme un simple garde du corps et s'est dit convaincu que son client pourrait éviter la peine maximale prévue, à savoir la prison à perpétuité. La sentence sera rendue le 1er mars 2024.
11 personnes ont été arrêtées et inculpées dans l'affaire
La justice américaine s'est déclarée compétente dans cette affaire, dans laquelle 11 personnes ont été arrêtées et inculpées, parce qu'une partie du projet d'assassinat a été ourdie dans le sud de la Floride.
Jusqu'ici, trois personnes ont été condamnées à la réclusion à perpétuité dans ce dossier, l'ancien sénateur haïtien Joseph Joel John, un homme d'affaires de nationalités haïtienne et chilienne, Rodolphe Jaar, et un militaire colombien à la retraite.
L'opération visait au départ à enlever le président mais elle a évolué en assassinat, selon des documents judiciaires.
La mort de Jovenel Moïse a plongé Haïti encore davantage dans le chaos, alors que le petit Etat caribéen était déjà en proie à la violence des gangs. Ces derniers contrôlent désormais 80% de la capitale Port-au-Prince, et le nombre de crimes graves atteint des records, selon la représentante de l'ONU dans le pays.
Guadeloupe La 1ère
samedi 23 décembre 2023
À Saint-Vincent et les Grenadines, un jet privé est porté disparu par les autorités aéronautiques
Des sources bien placées à Saint-Vincent et les Grenadines, affirment que le vendredi 22 décembre 2023 à 14h27, un jet privé avec 4 personnes à son bord a décollé de l’aéroport de Canouan dans les Grenadines. Mais six minutes plus tard, la tour de contrôle aurait perdu tout contact avec l’avion.
C’est silence radio depuis le décollage du jet privé N337LR, de type Gulfstream G-lll de l’aéroport Canouan dans les Grenadines. L’île, réputée pour ses hôtels de luxe, est fréquentée par les milliardaires du monde.
Le Gulfstream G-lll, un jet privé avec l’immatriculation N337LR a décollé vendredi (22 décembre) à 14h27 avec 4 personnes à son bord. Selon les informations, les 3 passagers et un pilote partaient pour une excursion touristique.
L’avion devait retourner à Canouan à 16h27. L’appareil avait suffisamment de kérosène pour effectuer le vol.
Les autorités de contrôle du trafic aérien à Saint-Vincent et les Grenadines ne posséderaient aucune information concernant l’identité du pilote.
Le dernier contact avec l’avion a eu lieu à 14h33, six minutes après le décollage.
L’engin n’a pas émis de signal de détresse. Il n’apparaît ni sur les radars ni sur les fréquences radio.
Selon une source officielle à Saint-Vincent et les Grenadines, les autorités de Barbade, Trinidad et Tobago, Sainte-Lucie, la Grenade et la Martinique ont été notifiées.
Les gardes-côtes de Saint-Vincent et les Grenadines ont commencé les recherches de débris dans les eaux autour de l’île de Canouan.
Le jet privé, immatriculé N337LR de type Gulfstream G-lll avec 21 places a été photographié le 16 décembre 2023 à l’aéroport international Johan Adolf Pengel à Paramaribo, capitale de Suriname en Amérique du Sud.
Caroline Popovic
vendredi 22 décembre 2023
TÉMOIGNAGE. Hôpital : une Antillaise victime "d'injure raciste" sur son lieu de travail
Imitation d'un accent antillais, photos de bananes ou cris de singe, une employée de l'hôpital de Pontoise dénonce avoir subi plusieurs actes racistes de la part de deux de ses collègues. Une plainte a été déposée pour "injure raciste"."Je me suis crue dans un zoo." Pourtant, c'est bien sur son lieu de travail que Sandra (le prénom a été modifié pour préserver l'anonymat) raconte avoir entendu des cris de singe. Des bruits proférés par deux de ses collègues, lorsqu'ils passaient devant son bureau.
Pendant trois mois, la Guadeloupéenne aurait subi des actes racistes au sein de son service à l'hôpital de Pontoise, dans le Val-d'Oise. Fin novembre, elle a déposé plainte.
Des cris de singe
Sandra est nouvelle dans ce service. Travaillant depuis trois ans dans le milieu hospitalier, la Guadeloupéenne a intégré ce nouveau poste en janvier 2023. Au départ, "pas de soucis particuliers".
C'est au bout de quelques semaines qu'elle note "une ambiance décalée". Dans ce service majoritairement composé d'hommes, on s'amuse à "changer les serrures" ou à répondre au téléphone des autres. Des "blagues assez déplacées" selon Sandra, qui en devient la cible privilégiée. "Ils ont commencé à me surnommer Tatie Georgette, avec un accent antillais", retrace Sandra.
C'est durant l'été 2023, que les "blagues" ont changé de nature : "J'ai ramené des fruits, que je voulais partager. Ça partait d'un bon sentiment." Un de ses collègues n'est pas du même avis. "Tu nous prends pour des pigeons ? Demain, ce sera quoi, des cacahuètes ?", lui aurait-il lancé. "Après ça, ils n'ont pas arrêté de jouer sur le mot 'banane', explique Sandra. Ils ont commencé à faire des cris, et il y en a un qui s'est mis à faire le singe."
" Il faut prendre ça au second degré"
Le 31 août, Sandra reçoit sur sa boîte mail professionnelle des images scannées depuis l'imprimante du service : une photo de banane, et une photo de "singe mangeant des bananes". "Je ne peux plus les visualiser ces images, confie Sandra. Rien que d'en parler, ça fait ressortir les émotions que j'ai ressenties."
Ce quotidien, Sandra prend du temps avant de le partager. Par crainte de "représailles ou d'insultes", elle préfère garder le silence.
Au début, je n'en ai même pas parlé à mon mari. Il voyait que j'avais un mal-être, mais je n'arrivais pas à l'exprimer.
Sandra
Sandra finit par se confier à la psychologue du travail et à une collègue. "Elle était nouvelle dans le service, elle a entendu les cris de singe, donc elle leur a dit d'arrêter, précise-t-elle. Mais malgré ça, ils ont continué." La réponse des deux individus : "Il faut prendre ça au second degré."
Harcèlement et incitation à la haine
Le 15 novembre, la direction de l'hôpital est informée de la situation et actionne la protection fonctionnelle, qui inclut notamment une avance des frais d'avocat. "On est allé à sa rencontre à plusieurs reprises, précise Josette Aatillah, secrétaire départementale de SUD-Santé-Sociaux 95-60. Et elle a finalement décidé de porter plainte."
Une première plainte pour harcèlement moral est déposée, complétée par les notions d'injures racistes" et d'incitation à la haine. "C'est quand même très rare de voir ce type de comportement au sein d'un hôpital, souligne Me Cabral, avocat spécialisé dans le droit du travail. C'est assez exceptionnel dans la stupidité et le caractère primaire du racisme."
Habitué à travailler avec le syndicat, l'avocat "déplore" un certain "relativisme" de la part de l'établissement : "Ces personnes restent totalement impunies à ce stade, elles ne sont même pas écartées temporairement du service le temps de l'enquête."
Une requête appuyée par le syndicat. "Ce que l'on demande, c'est qu'il y ait une suspension de ces deux individus, insiste Josette Aatillah. C'est d'usage à l'hôpital, on met en place cette mesure pour protéger les deux parties en attente du déroulé de l'enquête."
Ouverture d'une enquête interne
Selon un communiqué fourni par l'hôpital, une "enquête interne a été immédiatement ouverte", pour identifier les auteurs des faits. "Des sanctions seront bien entendu appliquées dès lors que des harceleurs sont identifiés", ajoute le document, qui précise que la direction "condamne fermement toute forme de violence ou discrimination".
Contactée, l'Agence Régionale de Santé (ARS) souligne son engagement "dans la lutte contre les violences contre les personnels de santé et notamment dans la lutte contre les actes et propos racistes, antisémites et tous les actes de discrimination". L'organisme "encourage les victimes à signaler ces actes et propos" auprès de la plateforme nationale de signalement de l’Observatoire national de lutte contre les violences en santé.
L'hôpital de Pontoise affirme avoir également proposé "un changement d'affectation" à l'agent, "qui n'a pas souhaité y donner suite". "Pourquoi ce serait à moi de partir ?, répond Sandra. Je n'ai pas demandé à subir ça." Depuis deux jours, la Guadeloupéenne a "déménagé" de bureau, tout en restant dans le même service.
Je ne me sens pas en sûreté, j'ai toujours peur de les croiser dans les couloirs.
Sandra
Elle a sollicité un rendez-vous avec sa direction pour leur exposer son ressenti. À l'issue de l'enquête, Sandra espère une chose : "ne plus les voir".
Albane Harmange
Le quartier "La Négresse" de Biarritz peut conserver son nom, juge le tribunal administratif de Pau
Saisie par l'association mémorielle Mémoires et Partages, la justice a estimé jeudi 21 décembre que cette dénomination ne peut être vue comme "portant atteinte au principe de sauvegarde de la dignité humaine". Le quartier et la rue "La Négresse" n'ont donc pas à être débaptisés, selon les juges.
En 2020, l'association bordelaise Mémoires et Partages avait demandé à la maire de Biarritz, Maider Arosteguy, d'introduire à l'ordre du jour du conseil municipal l'abrogation de deux délibérations, celles fixant le nom "La Négresse" pour un quartier proche de la gare, en 1861, et une deuxième introduisant une nouvelle "rue de la Négresse" en 1986.
Or "la maire de Biarritz n'a pas commis d'erreur de droit en refusant" cette demande, a estimé le tribunal administratif.
S'appuyant sur l'historique du nom de ce quartier biarrot, qui voudrait que "La Négresse" soit un surnom donné par les soldats napoléoniens aux alentours des années 1812-1813 à une femme qui servait dans une auberge du quartier, le tribunal y a vu "une perspective mémorielle, en hommage à la personne considérée et à l'histoire locale" et non pas le but "de présenter de manière dégradante, humiliante ou avilissante une esclave ou descendante d'esclave à la peau noire ou de stigmatiser les membres d'une communauté pour un motif raciste".
Le tribunal a, en outre, relevé qu'il n'était pas établi que le nom "La Négresse" avait été de nature à heurter la sensibilité des habitants de la commune.
Outre-mer la 1ère, AFP
Affaire Yolande Gabriel : les filles de la victime souhaitent "Joyeux Noël" au médecin urgentiste accusé d'avoir mal pris en charge leur mère
Trois ans après la mort de leur mère dans des circonstances encore floues, les filles de la Martiniquaise Yolande Gabriel continuent leur combat et réclament justice. Ce jeudi 21 décembre, elles se sont déplacées jusqu'aux urgences de l'hôpital de Melun afin de rencontrer l'urgentiste qui avait pris en charge leur mère, 65 ans, décédée le 21 août 2020.
Pour rappel, au matin du 21 août 2020, Yolande Gabriel, une Martiniquaise de 65 ans, est prise d'un malaise cardiaque. Elle contacte le Samu afin d’être secourue, mais rien ne se passe comme prévu pour elle. À l’autre bout du téléphone, alors qu’elle énumère ses nombreux symptômes, le médecin s'emporte,Il finit par envoyer une ambulance privée au domicile de Yolande. Mais à ce moment, la Martiniquaise est déjà en arrêt cardio-respiratoire depuis une bonne dizaine de minutes. Son décès sera prononcé à 10h10.
Lancées depuis maintenant quatre ans dans une longue bataille judiciaire contre ce dernier, les deux filles de la victime, Laura et Christelle, ont décidé en ce jeudi d’aller directement à sa rencontre. Et elles avaient un message à lui faire passer. "On veut juste lui dire Joyeux Noël et lui faire savoir qu’on ne l’oublie pas", lance Laura.
Dans un balai incessant de personnes et d’ambulances, les deux femmes sont postées là, pancarte et photo de leur mère à la main. Quelques curieux jettent un regard furtif, mais personne ne semble réellement se soucier du motif de leur présence. Ni même les membres de la sécurité de l’hôpital, venus en repérage au moment de leur installation. "Même si personne ne nous regarde, ce n’est pas grave, c’est trop difficile de rester les bras ballants sans rien faire", confesse Laura.
Samuel Piqueur
mardi 19 décembre 2023
Le moulin hydroélectrique du Gros-Morne recevra 155 000 euros pour sa réhabilitation
Le montant de la dotation attribuée au moulin hydroélectrique du Gros-Morne par la mission patrimoine de Stéphane Bern a été dévoilé ce mardi matin (19 décembre 2023). Une centaine de sites de France et d'Outre-mer sont concernés.
155 000€ c’est le montant qui sera finalement attribué au moulin hydroélectrique du Gros-Morne par la mission patrimoine de Stéphane Bern. Le montant a été rendu officiel ce mardi matin (19 décembre 2023).
Le site de Martinique avait été choisi en septembre 2023 parmi les projets portés par la Fondation du patrimoine et soutenus par le ministère de la Culture et FDJ.
Le Moulin hydroélectrique du Gros-Morne fait partie des 100 projets sélectionnés en 2023. Ces 155 000 euros devraient permettre de conduire les travaux nécessaires à la réhabilitation du site.
Audrey Govindin
Des investisseurs africains et antillais au chevet de Corsair
Corsair a trouvé les 30 millions d'euros qui lui manquaient. La compagnie aérienne spécialisée dans les liaisons à destination des Outre-mer a réussi à boucler sa recapitalisation, selon Le Monde, mais d'autres difficultés financières persistent.
La question se pose au lendemain de la sortie d’un article en exclusivité du journal Le Monde daté du 18 décembre 2023 dans lequel la compagnie aérienne Corsair a reconnu avoir récupéré 30 millions d’euros pour assurer sa survie. Son PDG, Pascal de Izaguirre s’est félicité auprès d’un journaliste du Monde de cette opération financière après des mois de recherche de trésorerie en annonçant que l’équipe dirigeante "a réussi à trouver le financement qui permettra à Corsair de poursuivre son activité ".
Pour ce faire, la compagnie aérienne va opérer sa recapitalisation en deux temps : D’une part, renflouer ses fonds propres à hauteur de 15 millions d’euros grâce à un nouvel apport de ses investisseurs antillais (qui détiennent déjà 10 % du capital de la compagnie aérienne) et d’autre part, se voir attribuer 15 autres millions d’euros via un investisseur africain qui pourrait être la République du Congo, toujours selon le journal Le Monde.
Un coup de pouce demandé à l'État
Cette somme ne suffira pas à sauver totalement Corsair, tant les finances de la compagnie aérienne ne sont pas des meilleures. La direction de la compagnie qui a été la première à casser le monopole d’Air France, dans la desserte aérienne des outre-mer, va demander un coup de pouce supplémentaire à l’État français : que Bercy efface ses 147 millions d’euros de dette fiscale et sociale, comme Air France et Air Austral – la compagnie aérienne réunionnaise – en ont déjà bénéficié.
Corsair a déjà bénéficié d’aides massives de l’état. Beaucoup d’argent que n’ont pas touché certains concurrents de la compagnie basée à Orly, qui desservent les mêmes destinations aériennes, comme les Antilles et La Réunion. Résultat : des dirigeants de compagnies concurrentes qui desservent, elles aussi, les outre-mer évoquent même une "distorsion de concurrence ". Marc Rochet, le patron d’Air Caraïbes, l'a encore rappelé lors de la soirée anniversaire des 20 ans de dessertes transatlantiques de sa compagnie. Une soirée au cours de laquelle il a été fortement question de l’avenir de Corsair dans les discussions des spécialistes du transport aérien.
Une disparition de Corsair aurait des conséquences sur le coût des billets
Derrière cette recapitalisation de Corsair, c’est toute la desserte des territoires d’outre-mer français qui est en jeu : la fameuse continuité territoriale. Depuis plus d’un an, les associations et consommateurs ultramarins se plaignent jusqu’en haut lieu de l’envolée des prix des billets d’avion sur des dessertes, où les Ultramarins et la clientèle affinitaire n’ont pas le choix. " Il n’y a pas de transports alternatifs, insistent les passagers de et vers les outre-mer. Pas de train comme en hexagone. " Nous n’avons pas le choix : pour se rendre sur nos territoires, on doit prendre l’avion. Or, les prix se sont envolés ", constatent les passagers.
L’État, via le ministère des Finances à Bercy, suit ce dossier de près. La disparition pure et simple de Corsair, ou son mariage contraint ou forcé avec un concurrent, ou encore son absorption par Air France, comme il en a été question récemment, aurait pour conséquence une moindre concurrence sur les destinations ultramarines. Et par conséquent, une nouvelle remontée des prix des billets d’avion. De quoi remettre le feu parmi les populations d’outre-mer, qui n’en peuvent plus de devoir dépenser toujours plus, pour bénéficier de la continuité territoriale ou de moins voyager, contraints par l’envolée des prix.
Bientôt des dessertes vers l'Afrique ?
En recevant de l’argent d’un pays africain, Corsair pourrait être obligé de modifier ses dessertes pour se recentrer un peu plus vers l’Afrique. Or, cela ne se fera qu’au détriment des populations d’outre-mer.
Ce dossier de la recapitalisation de Corsair à quelques jours de Noël est donc un cadeau certain pour les personnels de la compagnie aérienne, mais sans doute un "cadeau empoisonné" pour sa clientèle majoritairement ultramarine et affinitaire. Ce sauvetage financier à court terme est donc plus que sensible et stratégique, notamment pour les populations des Antilles, de la Réunion, Mayotte et la Guyane. Reste à savoir ce que va décider l’État sur ce sujet.
Nous avons tenté de joindre la direction de Corsair, cette dernière n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Jean-Michel Mazerolle
lundi 18 décembre 2023
L'équipage de l'Express des Iles sauve trois naufragés dans le Canal de Sainte-Lucie
Trois personnes ont été secourues dans le Canal de Sainte-Lucie par l'équipage de l'Express des Iles qui faisait route vers la Martinique, ce lundi 18 décembre 2023. Une 4e personne est portée disparue.
Alors qu'il faisait route vers la Martinique, l'un des bateaux de l'Express des Iles a dû intervenir pour sauver 3 personnes à bord d'un bateau de pêche sainte-lucien, ce lundi 18 décembre.
Selon plusieurs sites d'information,c'est vers 2 heures du matin que les quatre hommes à bord de l'embarcation, ont rencontré des difficultés. Le bateau prenant l'eau, les quatre hommes se sont alors retrouvés à l'eau.
Rapidement, l'un d'eux disparaît dans les flots.
Les trois survivants ont, heureusement pu être secourus par l'Express des Iles.
Selon le capitaine Igor Morterol, les équipes ont aperçu le bateau qui coulait. Malgré des conditions de mer difficiles, l'équipage a pu lancer une corde aux naufragés, épuisés et en hypothermie. Ils ont ensuite été hissés à bord et auscultés par des médecins allemands qui se trouvaient à bord de l'Express.
Immédiatement, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Antilles-Guyane (CROSS AG), a été informé par l’équipage du sauvetage.
Le CROSSAG a lors mis en place un dispositif de recherche et de sauvetage sur zone, impliquant l’hélicoptère de la Sécurité Civile Dragon 972, afin de tenter de localiser la 4e personne toujours portée disparue.
Arrivées à destination, les 3 victimes secourues ont été prises en charge par les sapeurs-pompiers du Service d’Incendie et de Secours et acheminées vers le CHU de Martinique, indique la Préfecture de Martinique.
Yasmina Yacou
La visite controversée du président du Bénin en Martinique peut amener le resserrement des liens avec ce pays
Le Président Patrice Talon inaugure l'exposition sur l'art du Bénin à la fondation Clément au François, en Martinique.
Le déplacement privé en Martinique du président de la République du Bénin pour inaugurer une exposItion d’arts plastiques s’est finalement transformé en visite de travail. Les critiques portées sur cette initiative ont été entendues. Cette controverse montre l’intérêt d’établir des relations équilibrées avec les pays d’origine d’une forte proportion des ancêtres des Martiniquais.
L’incident diplomatique est clos. Invité en tant que promoteur des artistes de son pays par la Fondation Clément, le président de la République du Bénin a finalement rencontré le représentant le plus élevé de nos autorités politiques, le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Patrice Talon et sa délégation ont été accueillis par Serge Letchimy en présence de conseillers exécutifs, de conseillers territoriaux et de socioprofessionnels. Les échanges ont porté sur la coopération à établir entre le Bénin et la Martinique.
Ce qui n’empêche pas Serge Letchimy de refuser de se rendre à l’inauguration de l’exposition. "Une telle rencontre entre l'Afrique et la Martinique, dans un lieu où les murs résonnent encore des cris de douleur de nos ancêtres esclaves, heurte profondément ma conscience politique et morale".
De vives critiques portées à cette initiative
Les mêmes arguments ont été émis par les organisations panafricanistes. Elles estiment que recevoir le chef d’État d’un pays d’Afrique de l’ouest dans une ancienne plantation sucrière dans l’enceinte de laquelle a régné le système esclavagiste est une très mauvaise idée. D’autres critiques portent sur la réputation d’autocrate du président béninois. L’opposition de son pays est singulièrement cadenassée depuis son arrivée au pouvoir en 2016.
Et ce, alors que le Bénin était connu jusque-là comme un havre de stabilité politique, un modèle de démocratie sur le continent africain. Un peu comme le Sénégal. Le Sénégal dont l’ancien président, Léopold Sédar Senghor, s’était rendu en Martinique à l’invitation de son ami Aimé Césaire, en 1976. Sa visite n’avait pas suscité de polémique, même si elle avait été boudée par les autorités et ceux qui dénigraient la Négritude.
Au-delà des critiques portées à ce déplacement, ne faut-il pas transformer une contrariété en opportunité ? En clair, se servir de cette visite controversée pour amplifier les relations amicales déjà existantes avec le peuple frère du Bénin.
Jean-Marc Party
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