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lundi 18 décembre 2023

La visite controversée du président du Bénin en Martinique peut amener le resserrement des liens avec ce pays

Le Président Patrice Talon inaugure l'exposition sur l'art du Bénin à la fondation Clément au François, en Martinique. Le déplacement privé en Martinique du président de la République du Bénin pour inaugurer une exposItion d’arts plastiques s’est finalement transformé en visite de travail. Les critiques portées sur cette initiative ont été entendues. Cette controverse montre l’intérêt d’établir des relations équilibrées avec les pays d’origine d’une forte proportion des ancêtres des Martiniquais. L’incident diplomatique est clos. Invité en tant que promoteur des artistes de son pays par la Fondation Clément, le président de la République du Bénin a finalement rencontré le représentant le plus élevé de nos autorités politiques, le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique. Patrice Talon et sa délégation ont été accueillis par Serge Letchimy en présence de conseillers exécutifs, de conseillers territoriaux et de socioprofessionnels. Les échanges ont porté sur la coopération à établir entre le Bénin et la Martinique. Ce qui n’empêche pas Serge Letchimy de refuser de se rendre à l’inauguration de l’exposition. "Une telle rencontre entre l'Afrique et la Martinique, dans un lieu où les murs résonnent encore des cris de douleur de nos ancêtres esclaves, heurte profondément ma conscience politique et morale". De vives critiques portées à cette initiative Les mêmes arguments ont été émis par les organisations panafricanistes. Elles estiment que recevoir le chef d’État d’un pays d’Afrique de l’ouest dans une ancienne plantation sucrière dans l’enceinte de laquelle a régné le système esclavagiste est une très mauvaise idée. D’autres critiques portent sur la réputation d’autocrate du président béninois. L’opposition de son pays est singulièrement cadenassée depuis son arrivée au pouvoir en 2016. Et ce, alors que le Bénin était connu jusque-là comme un havre de stabilité politique, un modèle de démocratie sur le continent africain. Un peu comme le Sénégal. Le Sénégal dont l’ancien président, Léopold Sédar Senghor, s’était rendu en Martinique à l’invitation de son ami Aimé Césaire, en 1976. Sa visite n’avait pas suscité de polémique, même si elle avait été boudée par les autorités et ceux qui dénigraient la Négritude. Au-delà des critiques portées à ce déplacement, ne faut-il pas transformer une contrariété en opportunité ? En clair, se servir de cette visite controversée pour amplifier les relations amicales déjà existantes avec le peuple frère du Bénin. Jean-Marc Party

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