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vendredi 22 mars 2024
Des surveillants pénitentiaires antillais écroués pour trafic avec des détenus en Seine-et-Marne
Six surveillants du centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), dont des Antillais, sont soupçonnés d'avoir mené différents trafics avec les détenus. Ils ont été mis en examen et incarcérés.
"Si les faits sont avérés, il n'y a pas d'état d'âme à avoir", tranche fermement Wilfried Fonck, représentant national du syndicat Ufap-Unsa Justice. Au centre pénitentiaire de Réau, en Seine-et-marne, six agents de surveillance ont été mis en examen le 15 mars dernier, soupçonnés d'être à la tête de différents trafics avec des détenus. Il y avait "de fortes suspicions de l'existence d'un trafic de stupéfiants et autres objets interdits réalisé par des personnels de surveillance de l'établissement au profit de certains détenus", précise le représentant syndical.
Dans un communiqué, le procureur de Melun, Jean-Michel Bourlès, précise que les suspects sont accusés d'avoir "introduit en détention des objets et des substances interdites, notamment des téléphones portables, des bouteilles d'alcool et des produits stupéfiants" contre rémunération. Le trafic aurait commencé en octobre 2022. Le parquet de Melun a donc décidé d'ouvrir une information judiciaire pour "association de malfaiteurs", "trafic de stupéfiants", "remise illicite d'objets en détention", "blanchiment" et "corruption". L'une des personnes interpellées a finalement été placée sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer son activité professionnelle. Les cinq autres ont été placées en détention provisoire.
L'enquête se poursuit
"Pour nous, c'est à chaque fois un choc, avoue le responsable syndical, Wilfried Fonck. Ça remet en question l'image du personnel pénitentiaire et de l'institution qu'est la prison et qui n'a pas forcément besoin de ça." Tous les surveillants écroués exerçaient depuis au moins deux ans dans l'administration pénitentiaire. L'accusé le plus ancien comptait dix années d'ancienneté professionnelle. Plusieurs milliers d'euros en espèce ont été retrouvés aux domiciles de certains mis en cause.
La position du syndicat Ufap-Unsa Justice est claire. "Si l'instruction judiciaire en cours venait à corroborer les faits qu'ils leur sont reprochés, ces personnels-là n'ont pas leur place au sein de l'administration pénitentiaire. Et au-delà d'être condamné par la justice, l'administration pénitentiaire devra prendre ses propres responsabilités en décidant d'un licenciement pur et simple."
L'enquête se poursuit sous le contrôle d'un juge d'instruction.
Emma Jaconelli
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